L'histoire du Royaume-Uni en 20 dates

Avec Monarchie Britannique vous allez pouvoir découvrir toute l'histoire du Royaume-Uni en 20 dates !

20 dates cruciales qui marquent des périodes d'importance dans l'histoire mouvementée des Îles britanniques.

Avec cet article détaillé, l'histoire britannique n'aura plus aucun secret pour vous.

122 ap.JC, la construction du mur d'Hadrien

Les Îles britanniques sont des terres fertiles qui font figure de portes d’entrée du nord de l’Occident. La République romaine est avide de conquêtes. Toujours plus grande, toujours plus puissante, Rome demeure la plus importante entité politique qu’a connu le monde. Bien entendu, ces îles nommées « Bretagne » attirent la convoitise de la République. En 55 av. J-C, Jules César est le premier à partir à la conquête de ces terres. Officiellement, il s’agit de repousser les Bretons qui menacent les frontières de Rome. Mais officieusement, César veut rentrer auréolé de gloire à Rome et s’attirer la sympathie du Sénat. Finalement, César finit assassiné avant de voir s’imposer l’empire en 27 av. J-C. Après de longues années de luttes, Rome réussit à conquérir la Bretagne en 43 ap. J-C sous le règne de l’empereur Claude. Elle adopte alors le nom de Britannia.

La colonisation de Britannia se poursuit. Les Romains imposent leur mode de vie aux Bretons et leur font payer de lourds tributs. S’en est trop pour les Bretons qui se révoltent contre l’envahisseur. Les peuples de l’actuelle Ecosse résistent encore et toujours aux Romains. L’empereur Hadrien est lasse de ces peuples insoumis. Il ordonne en 122 ap. J-C la construction d’un mur qui protège sa colonie des raids barbares. Se développe alors deux sociétés qui resteront à jamais opposées de chaque côté du mur. Britannia est elle-même séparée en deux, entre une partie supérieure qui soutient militairement le mur d’Hadrien et une partie inférieure qui vit dans la paix romaine. Le christianisme arrive quant à lui en terres bretonnes au IVe siècle.

Mais ce siècle est aussi troublé par les invasions saxonnes. Les Scots d’Hibernia (en Irlande) et des Pictes (en Ecosse) finissent par faire tomber le mur d’Hadrien en 383. L’empire romain est affaibli. Il n’arrive plus à maintenir l’ordre sur ces îles lointaines. Les Romains quittent finalement leur colonie en 410 et laisse libre court à une nouvelle société qui s’installe.

 

924, Athelstan premier roi des Anglais

Les Saxons sont un peuple germanique qui prend possession des Îles britanniques. Ils emmènent avec eux toute leur organisation politique et sociale, mais aussi leur langue (l’anglais) et leur système monétaire. Ce sont eux qui nomment ces îles l’Angleterre, qui veut littéralement dire « la terre des Angles ». La nouvelle Angleterre est divisée en plusieurs royaumes concurrents qui sont le Kent, La Northumbrie, la Mercie et le Wessex.

Ces peuples profondément divisés sont malgré tout christianisés au VIIe siècle par une mission d’Augustin de Canterbury, envoyé par le pape Grégoire le Grand, et par l’influence des monastères irlandais. L’Eglise anglaise naît alors en 664 et se rallie au rite romain. Les guerres rythment le quotidien des Saxons. D’abord, les différents royaumes ne cessent de s’affronter pour régler de nombreuses querelles. Ensuite, ils doivent prendre les armes contre les Vikings qui pillent les côtes anglaises. En 865, les Vikings lancent même une Grande Armée qui soumet tout le nord de l’Angleterre. Seul le royaume de Wessex résiste à l’envahisseur danois.

C’est ainsi qu’en 924, le roi de Wessex Athelstan réussit l’exploit d’unifier tous les royaumes saxons sous sa couronne et repousse les Vikings hors des Îles britanniques. Athelstan prend alors le titre de roi des Anglais. Ainsi naît le royaume d’Angleterre. Mais les Vikings reprennent leurs raids à partir de 991, au point de prendre à nouveau le pouvoir. La domination viking dure jusqu’en 1042, date à laquelle Edward le Confesseur réussit à reprendre la couronne anglaise.

 

1066, le débarquement de Guillaume le Conquérant

Edward le Confesseur meurt en janvier 1066 sans descendance vivante. Sa couronne revient à son beau-frère Harold Godwinson. Mais de l’autre côté de la Manche, le duc de Normandie Guillaume le Batard revendique le trône. Qu’à cela ne tienne, il lève une armée et débarque en Angleterre en octobre 1066. Les armées de Guillaume et de Harold s’affrontent à Hastings. Le duc normand est le grand vainqueur du conflit et devient le roi Guillaume Ier le Conquérant.

Après avoir été sacré en l’abbaye de Westminster le 25 décembre 1066, Guillaume s’empresse de restaurer l’autorité royale. Il remplace l’aristocratie anglo-saxonne par la noblesse normande. Il implante aussi en Angleterre les techniques de défenses normandes en faisant construire de nombreuses forteresses telles qu’elles existent dans son duché. Parmi elles, la Tour de Londres et Windsor sont d’abord dédiées à la défense de la capitale de son royaume pour sécuriser son pouvoir. De nombreux aristocrates anglais contestent sa légitimité. Les réformes normandes ne s’arrêtent pas là. Guillaume s’intéresse aussi à l’administration. Il demande que soit dressé un monumental recensement de toutes les propriétés. Cet ouvrage intitulé Domesday Book est unique dans l’histoire anglaise. Enfin, Guillaume introduit des éléments de la loi normande dans son nouveau royaume, un système nommé Common Law. Avec Guillaume, l’anglais est devenu la langue du peuple. Avec son arrivée sur les Îles britanniques, il introduit le français comme langue officielle de la cour et de l’aristocratie, une caractéristique que la noblesse anglaise gardera pendant plusieurs siècles.

 

1154, l'avènement des Plantagenêt

Guillaume le Roux et Henri Beauclerc succèdent à Guillaume le Conquérant. Quand Beauclerc meurt en 1135, c’est à sa fille Mathilde que revient la couronne. Mais l’aristocratie anglaise ne veut pas reconnaître une femme comme légitime souverain. Elle lui préfère son cousin Etienne de Blois. Ce dernier en profite, il lève une armée et renverse Mathilde. Toute sa vie, elle tente de reprendre son trône, aidée par son fils Henri Plantagenêt, mais en vain. Finalement la guerre civile s’achève en 1153 lorsque Henri Plantagenêt est désigné comme le successeur d’Etienne de Blois. Henri II monte alors sur le trône l’année suivante avec à son bras la duchesse d’Aquitaine et ancienne reine de France Aliénor.

Par son mariage, Henri II est à la tête d’un véritable empire qui débute au nord de l’Angleterre et s’achève en Guyenne. En somme, les côtes Nord et Ouest du royaume de France lui appartiennent. En cela, il est le vassal surpuissant du roi de France. L’empire Plantagenêt est synonyme de puissance et d’hégémonie. Caractériel, Henri II réinstaure l’autorité royale perdue pendant la guerre civile. Il s’oppose durant tout son règne au roi de France qui veut augmenter ses possessions personnelles au détriment de l’empire Plantagenêt. Il veut aussi contrôler l’Eglise d’Angleterre en réduisant le rôle des tribunaux ecclésiastiques. Pour ce faire, il affronte son proche ami Thomas Becket, archevêque de Canterbury, qui se fait assassiner en 1170. Henri II et Aliénor ont huit enfants. Une telle descendance engendre une crise de succession qui oppose le roi à ses fils et son épouse. Après avoir écrasé la révolte, il pardonne à ses fils et faire enfermer Aliénor. Finalement, après une dernière révolte de la part de son fils Richard, il meurt vaincu en 1189.

 

1215, la Magna Carta, acte fondateur de la monarchie anglaise

Richard Cœur de Lion est le seul monarque anglais à participer à une croisade. Ce roi guerrier passe peu de temps en Angleterre. Il préfère défendre son duché de Normandie des prétentions françaises. C’est d’ailleurs lors de la bataille de Châlus qui l’oppose à Philippe Auguste qu’il perd la vie, terrassé par un carreau d’arbalète. Lui succède son frère Jean Sans Terre. Ce dernier perd toutes ses possessions françaises, sauf la Guyenne. Il est également en conflit avec le pape Innocent III qui jette l’interdit sur l’Angleterre.

Mais pendant son règne, Jean doit surtout affronter une révolte qui aura raison de son règne. Les barons anglais sont excédés par les très nombreuses demandes militaires et financières du roi pour entretenir une guerre contre la France qui cumule les défaites anglaises. Ils prennent les armes et se soulèvent contre leur souverain. Jean Sans Terre est alors obligé de ratifier la Magna Carta en 1215. Cette charte l’oblige à sauvegarder les libertés de l’Eglise et de la bourgeoisie, et lui interdit d’intervenir dans les règles de succession de la noblesse à la propriété. Il doit aussi prêter serment de fidélité à un Grand Conseil de vingt-cinq barons qui peuvent s’opposer à toutes ses volontés. Enfin, il abandonne son droit d’emprisonner sans jugement tout individu qu’il pense condamnable. C’est la naissance de l’Habeas Corpus et d’une nouvelle vision de la monarchie anglaise, une institution stable et contrôlée pour éviter la tyrannie.

La Magna Carta qui limite le pouvoir du roi est perçue comme l’acte fondateur de la monarchie anglaise moderne. Ce Grand Conseil deviendra plus tard le Parlement d’Angleterre.

 

1296, la guerre d'indépendance de l'Ecosse

Les Plantagenêt sont avides de conquêtes. A leurs yeux, l’Angleterre n’est jamais assez puissante. Edward Ier annexe d’abord le Pays de Galles en 1284 qui se soumet assez rapidement. Mais l’Ecosse résiste pendant de longues décennies aux prétentions anglaises.

En 1296, les Ecossais organisent la première grande révolte contre l’envahisseur anglais. Cette guerre d’indépendance contre un roi qui se dit monarque écossais est surtout marquée par le tempérament de son meneur William Wallace et la cruauté des combats. L’Ecosse est finalement victorieuse en 1328. Mais quatre ans seulement après la première guerre, le nouveau roi Edward III restaure l’autorité royale après les frasques de son père et attaque de nouveau l’Ecosse. Il réussit à défaire l’Ecosse en 1357 mais les Ecossais restent indépendants. Néanmoins, Edward III développe son armée et fait de l’Angleterre la première puissance militaire de son temps. Un titre qui lui offre bien des avantages.

 

1337, la guerre de Cent ans

Edward III est le petit-fils du roi de France Philippe IV le Bel par sa mère Isabelle de France. Lorsque Philippe IV meurt en 1314, c’est son fils Louis X qui lui succède. Louis X meurt à son tour moins de 2 ans après son accession alors que son épouse est enceinte. Elle accouche d’un garçon prénommé Jean mais ce dernier meurt 23 jours après sa naissance. La couronne de France revient alors à son oncle Philippe V le Long. Le nouveau roi succombe lui aussi en 1322 sans descendance vivante. C’est à son frère Charles IV le Bel que revient la couronne de France. Charles IV meurt également en 1328 sans héritier. C’est un autre petit-fils de Philippe IV le Bel, Philippe V de Valois qui monte sur le trône. Du fait de la loi salique, Isabelle de France ne peut prétendre à la succession. Mais ce n’est pas du goût d’Edward III. Il revendique ouvertement ses droits à la couronne de France en 1337 face à son cousin.

Avec ses revendications, Edward III donne naissance à la guerre de Cent ans (qui dure en réalité 116 ans). Au début du conflit, l’Angleterre est victorieuse. Les batailles de Crécy en 1337 et de Poitiers en 1356 sont ses plus grands succès. Edward III réussit à reconquérir tout le sud-ouest de la France et Calais. C’est à la suite de ces conquêtes qu’il fonde en 1348 l’ordre de la Jarretière, le plus noble et le plus ancien ordre de chevalerie d’Angleterre. Face à ces réussites militaires, Edward III doit faire face à une défaite politique. Le coût de la guerre l’a affaibli en son royaume. Il est obligé de léguer plus de pouvoirs au parlement qui se divise en deux chambres.

La guerre reprend en 1369. Malgré la peste noire, la France s’est bien préparée à affronter ses voisins anglais. Le roi Charles V de France va de victoires en victoires au point de réussir à reprendre pratiquement toutes les possessions anglaises. Naît en Angleterre un profond sentiment anti-français. L’aristocratie se met à bannir la langue française pour favoriser l’emploi de l’anglais.

Le roi Richard II doit en plus faire face à des révoltes de paysans en 1381 et aux ambitions des nobles qui tentent d’encadrer son pouvoir. Enfin, Richard doit affronter les prétentions de son cousin Henri de Bolingbroke. Ce dernier réussit à le capturer et à le faire enfermer pour se faire couronner roi à sa place en 1399. Quant à Richard, il meurt probablement assassiné sur ordre de celui que l’on nomme désormais Henri IV. C’est le début du règne des Lancastre. Mais Henri IV doit lui aussi lever les armes contre plusieurs révoltes contestataires.

En 1413, c’est à son fils Henri V que revient la charge de continuer la guerre contre la France affaiblie par la folie du roi Charles VI et le conflit entre Armagnacs (en faveur du roi de France) et Bourguignons (alliés à l’Angleterre). Henri V remporte une écrasante victoire sur la France en 1415 lors de la bataille d’Azincourt qui voit disparaître le fleuron de la chevalerie française. Il signe finalement le traité de Troyes en 1420 qui le reconnaît comme régent et héritier de la couronne de France après son mariage avec la fille de Charles VI, au détriment du Dauphin, futur Charles VII.

Henri V meurt en 1422, tout comme Charles VI. Son fils Henri VI devient roi d’Angleterre mais aussi roi de France, en vertu du traité de Troyes. Mais une partie du royaume de France ne le reconnaît pas et prend les armes en faveur du Dauphin Charles. Les Anglais sont repoussés par l’armée de Jeanne d’Arc pour permettre à Charles VII d’être sacré à Reims. Ce dernier réussit la reconquête de la quasi-totalité de son royaume sauf Calais. En somme, la Guerre de Cent ans s’achève finalement en 1453 par la défaite de l’Angleterre et la reconquête du trône de France par Charles VII.

 

1455, la guerre des Deux-Roses

Deux années de paix relative s’implantent en Angleterre jusqu’à ce qu’une nouvelle guerre éclate. Henri VI est considéré par beaucoup comme un roi fou et faible. Une partie de la noblesse prend fait et cause pour la branche cadette de la Maison de Lancastre, la Maison d’York. Une guerre civile naît alors en 1455 et oppose les fidèles de chaque Maison.

Les Lancastre ont pour symbole un rose rouge. Quant aux York, c’est la rose blanche qui les représente. Cette guerre civile prend donc rapidement le nom de guerre des Deux-Roses. Henri VI est déposé une première fois en 1461 par le représentant des York, Edward. Enfermé dans la Tour de Londres, le roi déchu Henri VI est fou mais il garde des soutiens. Il est restauré brièvement en 1470 mais l’armée d’Edward IV est trop puissante. La famille d’York s’impose sur le trône de Saint-Edward.

Edward IV meurt en 1483, laissant un jeune garçon de 13 ans lui succéder. Etant donné son jeune âge, Edward V est placé sous la régence de son oncle Richard de Gloucester. Mais Richard n’entend pas rester le simple régent. Il fait enfermer Edward V et son frère cadet dans la Tour de Londres et se fait couronner roi sous le nom de Richard III. Edward V et son frère meurent probablement assassinés par Richard quelques jours plus tard.

Le règne de Richard III est bref. La maison Tudor, descendant de la Maison de Lancastre, réclame le trône. Henri Tudor réussit finalement à s’imposant en tuant Richard III à la bataille de Bosworth en 1485. La guerre des Deux-Roses prend définitivement fin et ouvre une nouvelle ère, celle des Tudor.

 

1534, la création de l'Eglise d'Angleterre

La période Tudor est synonyme de Renaissance pour l’Angleterre. Avec cette nouvelle dynastie prospère et avide de pouvoirs, le royaume met fin à dix siècles de Moyen-Age. Henri VII adopte la rose rouge et blanche comme symbole de sa Maison pour mettre définitivement fin à la guerre des Deux-Roses. Avec ses opposants, il fait preuve d’une sévérité extrême qui sera reprise par son fils. Henri VIII monte sur le trône en 1509. Dès le début de son règne, il se fait connaître pour sa cruauté, qui ne cesse de s’aggraver au cours du temps. Marié à Catherine d’Aragon, la sœur de l’empereur Charles Quint, il se rapproche de ce dernier au détriment du roi de France François Ier malgré une tentative d’alliance au camp du drap d’or.

Catherine donne naissance à une fille, prénommée Marie, mais aucun fils. L’égaux du roi sanguinaire en prend un coup. Il veut à tout prix un fils. Il s’amourache d’Anne Boleyn et veut en faire sa reine. Il demande au pape l’annulation de son mariage mais il fait face à un refus catégorique. Qu’à cela ne tienne, Henri VIII décide de créer sa propre Eglise en 1534. Cette nouvelle Eglise reprend les dogmes du catholicisme mais avec quelques nuances protestantes. Après avoir fait annuler deux de ses mariages, fait décapiter deux de ses épouses, et devenu veuf d’une épouse qui lui donne un fils, Henri VIII devient un roi sénile dont la tyrannie est dangereuse pour tout catholique anglais. Cependant, il fait du Pays de Galles une partie intégrante de l’Angleterre en 1536, l’un de ses plus grands coups politiques.

 A sa mort en 1547, l’Angleterre est plus puissante que jamais. Son fils Edward VI, éduquée dans la foi anglicane, lui succède et impose encore plus l’Eglise d’Angleterre comme religion d’Etat. Mais Edward VI meurt après seulement six années de règne. Il lègue sa couronne à sa cousine protestante Jane Grey, mais après neuf jours de règne, elle est détrônée puis décapitée par la reine Marie Ire, la première fille de Henri VIII. Marie est catholique et a décidé de réimplanter le catholicisme en Angleterre. Elle mène une politique d’extermination du protestantisme anglais, ce qui lui vaut le surnom de Marie la Sanglante. Marie meurt en 1558 sans descendance et laisse sa couronne à sa sœur Elizabeth.

Elizabeth Ire est la fille de Henri VIII et Anne Boleyn. Protestante, elle impose définitivement l’Eglise d’Angleterre comme religion d’Etat et devient le chef suprême de l’Eglise. Sous son règne, les dogmes anglicans se dessinent. Son règne est perçu comme un âge d’or qui a connu un apaisement des tensions sociales – même si le pape appelle à son meurtre – et une période florissante pour les arts et les lettres, dont William Shakespeare est le plus grand représentant. Sur la question de sa politique extérieure, elle affirme la puissance politique et militaire de l’Angleterre dans le monde notamment par sa victoire contre l’Espagne. De plus, elle soutient les protestants alors que l’Europe se déchire en pleine guerre de religion. A la fin de son règne, elle désigne le fils de Marie Stuart, qu’elle a fait exécuter pour imposer sa couronne, comme successeur.

 

1642, la première révolution d'Angleterre

Jacques Ier est un roi lettré qui rêve avant tout d’unir officiellement l’Angleterre et l’Ecosse. Il se donne le titre de roi de Grande-Bretagne et d’Irlande. Sous son règne débutent les plantations en Irlande et la colonisation des Amériques. Populaire en Ecosse, il a du mal à se faire entendre en Angleterre. Il est victime de plusieurs tentatives d’assassinats dont la plus célèbre est sans conteste la Conspiration des Poudres de 1605. Jacques Ier s’oppose régulièrement au parlement qui refuse de lever les impôts nécessaires pour financer ses guerres. Jacques Ier meurt en 1625 et laisse sa couronne à son fils qui devient Charles Ier.

Charles Ier tente d’augmenter ses pouvoirs et ses revenus au détriment de ceux du parlement. Il voit en la monarchie absolue de droit divin française un modèle à suivre. Il augmente donc sans l’accord du parlement les impôts et s’immisce dans les affaires religieuses de l’Ecosse et de l’Angleterre. Lié à des figures ecclésiastiques contestées, il est de plus en plus impopulaire. Il essaie de réformer l’Eglise d’Ecosse, une tentative qui donne naissance aux guerres des évêques et précipite sa chute.

En 1642, le parlement prend les armes contre le roi et fait naître la première révolution d’Angleterre. Menées rapidement par Oliver Cromwell, les troupes parlementaires vont de victoires en victoires. Charles Ier est capturé puis emprisonné en 1648. Il refuse de négocier avec le parlement qui veut limiter davantage ses pouvoirs. En toute hâte, Cromwell organise son jugement. Le roi Stuart est finalement condamné à mort puis décapité en 1649. La monarchie tombe avec lui au profit d’une république menée par Oliver Cromwell.

 

 

1660, la restauration de la monarchie

Cromwell finit par devenir Lord Protecteur et se montre tel un souverain tyrannique. Impopulaire, il s’impose par la peur et le sang, et ose supprimer le parlement pour instaurer son pouvoir autoritaire. Il meurt en 1658 en laissant sa place à son fils Richard. Mais Richard n’a pas son tempérament ce qui permet à une crise politique de s’installer. Il abdique de ses fonctions un an après son accession. Le gouverneur d’Ecosse George Monck, qui avait d’abord prêté allégeance à Cromwell, profite de l’instabilité politique pour marcher avec son armée sur Londres. Il reprend en main l’Angleterre en 1660 et rappelle Charles II au pouvoir qui vivait jusqu’ici en exil en Europe. La monarchie est de nouveau sur pieds en Angleterre.

Charles II commence par restaurer l’autorité royale et tente à nouveau à instaurer l’absolutisme mais en vain. Il restaure aussi l’anglicanisme comme religion d’Etat, tout en étant tolérant envers les autres religions. Il s’allie à Louis XIV et affronte les complots qui le visent pour le faire tomber au profit de son frère Jacques qui est catholique. Il finit par régner seul à partir de 1681, avant de se convertir au catholicisme sur son lit de mort en 1685.

 

1688, la Glorieuse Révolution

Charles II meurt sans descendance légitime. C’est donc à son frère Jacques de lui succéder. Jacques II est un fervent catholique. Du fait de sa foi, les Anglais craignent le retour du catholicisme en Angleterre. Le roi rêve d’une monarchie absolue à l’image de celle de son cousin Louis XIV. Ses ambitions politiques font naître de nouveaux conflits avec le parlement. De plus, sa seconde épouse donne naissance à un fils en 1688 baptisé selon le rite catholique. Le retour d’une dynastie catholique paraît évident. Les nobles prennent peur et vont chercher le secours du stathouder hollandais Guillaume d’Orange qui a épousé Marie Stuart, la fille protestante de Jacques II.

Guillaume débarque en Angleterre à la tête d’une armée hollandaise et contraint Jacques II à fuir en France. Pour le parlement, cette fuite équivaut à une abdication. Il offre la couronne à Guillaume et Marie. En échange, Guillaume III et Marie II acceptent de défendre la Déclaration des droits qui limite définitivement le pouvoir royal au profit de celui du parlement. Le couple règne conjointement sur l’Angleterre, un fait unique dans l’histoire du royaume. Leur règne permet d’établir la transition vers la monarchie parlementaire encore en vigueur de nos jours. Sur le plan international, Guillaume III et Marie II mènent une guerre acharnée contre Louis XIV. Mais le couple, tout comme leurs successeurs, doit aussi affronter les prétentions jacobites qui souhaitent réinstaurer le dynastie Stuart catholique sur le trône. Toutes ces tentatives échouent les unes après les autres. Marie II meurt la première en 1694. Quant à Guillaume III, il rend son dernier souffle en 1702.

 

 

1707, l'Acte d'Union ou la naissance du Royaume-Uni

Avant de mourir, Guillaume III avait signé l’Acte d’établissement qui interdit à un catholique de monter sur le trône d’Angleterre. Ainsi, il avait définitivement brisé les rêves de rétablissement des Stuart catholiques. Guillaume et Marie n’ont pas eu d’enfants. C’est donc à la sœur protestante de Marie, Anne, de leur succéder.

Pendant son règne, Anne favorise le parti Tory mais les Whigs ne cessent d’augmenter leur emprise sur le parlement jusqu’en 1710. A cette date, la reine Anne limoge les Whigs du gouvernement. Anne est une reine politique. Mais elle est attentive à l’opinion de sa très proche amie Sarah Churchill, duchesse de Marlborough. Anne tombe dix-sept fois enceinte mais aucun n’atteint l’âge adulte. C’est le grand malheur de cette femme. Malgré tout, elle réussit enfin à concrétiser le rêve de ses prédécesseurs en 1707 : réunir politiquement l’Angleterre et l’Ecosse. Ainsi naît la Grande-Bretagne.

 

1714, l'avènement de la Maison de Hanovre

La reine Anne meurt en 1714. En vertu de l’Acte d’établissement, c’est donc à son plus proche parent protestant que revient la couronne. Ainsi, le prince électeur de Hanovre George accède à la fonction suprême et instaure une nouvelle dynastie en Grande-Bretagne. Son accession entame une nouvelle ère pour les Îles britanniques.

George Ier et son successeur George II sont tous deux Allemands. Ils parlent allemand et s’intéressent très peu à la politique anglaise. Ils fuient en fait l’Angleterre pour se réfugier dans leurs terres de Hanovre. L’absence physique du monarque dans le royaume pendant près de cinquante ans a de graves conséquences politiques. Le parlement en profite pour prendre davantage le dessus sur le pouvoir royal. De plus, les prétentions jacobites ne cessent de se faire entendre, criant l’usurpation de la dynastie allemande. Plusieurs révoltes naissent mais n’aboutissent pas, comme celle en 1745. Ces révoltes sont sévèrement matées et signent la fin du système écossais des clans.

Les premières années du règne des Hanovre sont aussi marquées par une forte rivalité avec la France. Plusieurs guerres se succèdent contre leur voisin d’outre-Manche comme celle de la Succession d’Autriche en 1740 qui renforce leur mésentente. La fin de cette guerre est si tendue qu’elle donne naissance seize ans plus tard à la guerre de Sept ans. Alors que la guerre fait rage en Europe, George II rend son dernier souffle en 1760 et laisse son trône à son petit-fils qui devient George III.

 

1760, le règne tumultueux de George III

George III hérite de la guerre de Sept ans qu’il doit terminer. Il finit victorieux en 1763 et impose désormais la Grande-Bretagne comme la grande puissance mondiale dominante. George III est différent de ses prédécesseurs. Contrairement à George Ier et George II, il est né en Angleterre et parle parfaitement anglais. Il souhaite retrouver ses prérogatives royales qui avaient été perdues au profit du parlement. Extrêmement populaire, il réussit à s’imposer progressivement. George III est un roi politique qui entend gouverner.

Mais il doit aussi se confronter aux prétentions françaises. En Amérique, les treize colonies se soulèvent contre la Couronne britannique. Elles obtiennent rapidement l’aide de la France qui souhaite se venger de l’affront de la guerre de Sept ans. Les treize colonies obtiennent finalement leur indépendance en 1783 et se nomment Etats-Unis. En 1788, le roi fait une grave crise de folie. Ces crises à répétition affaiblissent sa position alors que la France est victime d’une révolution. L’Angleterre s’oppose malgré tout à l’esprit révolutionnaire qui entend se propager en Europe. En 1800 est signé l’Acte d’Union qui donne naissance au Royaume-Uni. Finalement, une paix est signée avec la France révolutionnaire en 1802, une paix qui ne dure que peu de temps.

 

1804, les guerres napoléoniennes

La France vit de nombreux troubles politiques en ce début de XIXe siècle. Napoléon Bonaparte prend le pouvoir en devenant Premier Consul puis se sacre empereur des Français en 1804. George III est soucieux face à cet empereur ambitieux. Sa plus grande crainte est de voir des soldats français envahir ses îles. L’invasion de l’Angleterre est le grand dessein napoléonien. Mais le roi se tient prêt. Il agrandit son armée et déploie sa flotte sur la Manche pour protéger ses côtes. En avril 1805, l’Angleterre s’allie à plusieurs puissances européennes pour lutter contre la France. Les batailles navales sont auréolées de succès pour l’armée britannique, mais sur le terrain les Autrichiens et les Russes essuient plusieurs défaites comme Austerlitz. La victoire de Trafalgar permet cependant de mettre fin définitivement aux volontés d’invasion de l’Angleterre par les Français. La puissance navale britannique est telle que la Grande-Bretagne se rend maître des mers.

Les navires britanniques attaquent tous les bâtiments français qu’ils croisent. S’en est trop pour Napoléon qui organise un blocus continental pour asphyxier l’industrie et le commerce britannique. Mais certaines nations s’opposent à la volonté de l’empereur. George III vient ensuite en aide à la famille royale portugaise attaquée par Napoléon. L’empereur dépose ensuite le roi d’Espagne en faveur de son frère Joseph. L’Angleterre voit une bonne occasion d’intervenir pour affaiblir davantage la puissance française. Les Britanniques réussissent à repousser les Français hors de la péninsule ibérique.

Mais en 1810, la santé de George III se dégrade. Presque aveugle et quasiment fou, il assiste en tant que spectateur aux derniers feux des guerres napoléoniennes. Un an plus tard, une régence par son fils aîné est adoptée en raison de sa santé. En 1814, une dernière coalition est organisée par le Royaume-Uni qui amène à l’abdication de Napoléon. Les puissances européennes envahissent la France et se divisent ses anciennes conquêtes pendant le congrès de Vienne. Mais l’empereur revient de l’île d’Elbe d’où il avait été exilé et reprend le pouvoir pour cent jours. Cette période s’achève par sa défaite définitive à Waterloo et son exil sur l’île de Sainte-Hélène. Les Britanniques ont alors la lourde tâche de garder le prestigieux prisonnier, tandis qu’ils s’imposent peu à peu comme les maîtres de l’Europe.

 

1838, l'ère victorienne

La reine Victoria succède à son oncle Guillaume IV en 1838. Cette jeune souveraine de 18 ans incarne le renouveau de l’Angleterre après des années de discrédit sur la famille royale. Elle épouse deux ans plus tard le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha. Ensemble, ils incarnent toute une période de faste. Pendant son règne, le Royaume-Uni devient la première puissance mondiale, le plus grand empire colonial et ouvre la porte à une ère industrielle. En somme, il s’agit de l’apogée de la puissance britannique. Victoria devient donc de son vivant un véritable symbole international.

Avec Albert, Victoria a neuf enfants qu’elle place sur tous les trônes d’Europe. Mais après la mort du prince, elle s’enferme dans un veuvage interminable. Le républicanisme augmente alors que le parlement tente des réformes sociales d’envergure. Il faut l’intervention de John Brown, l’ancien valet d’Albert qui lie une forte amitié avec elle, pour que la popularité de la reine augmente à nouveau. Avec son fort caractère, elle impose souvent sa volonté impérialiste. Elle devient ainsi en 1877 impératrice des Indes pour officialiser sa puissance aux yeux du monde.

Victoria meurt finalement en 1901 après 63 ans de règne, laissant son trône à son fils Edward VII. Le roi fait de la diplomatie son cheval de bataille. C’est lui qui signe l’Entente cordiale avec la France et qui tente de freiner les ambitions de son neveu le kaiser Guillaume II, mais en vain.

 

1917, la Maison Windsor

George V monte sur le trône en 1910. Ce roi conservateur est le total contraire de son père. Avant tout, il veut faire oublier les frasques d’Edward VII. Son but est de faire de sa famille l’incarnation de la famille idéale de Grande-Bretagne. Sous son règne, la dévotion du peuple envers le souverain est portée à son paroxysme.

Mais en 1914, la Première guerre mondiale éclate. George V est cousin avec la majorité des monarques d’Europe dont le kaiser Guillaume II et le tsar Nicolas II. Depuis 1901, la Maison Saxe-Cobourg et Gotha règne sur le Royaume-Uni. Cette famille d’origine allemande voit sa popularité chuter alors que le pays se bat férocement contre l’Allemagne. Le sentiment antigermanique monte au plus haut pendant cette période. En 1917, George V décide alors de changer le nom de sa dynastie pour Windsor. Ce nom très anglais paraît parfait, d’autan qu’il fait référence à une forteresse millénaire berceau de la monarchie britannique.

La victoire de 1918 ouvre la porte à une nouvelle ère, celle de la décolonisation et des changements sociaux. Les femmes obtiennent le droit de vote la même année, tandis que la chambre des Lords perd une grande partie de ses pouvoirs au profit de celle des Communes. Des grèves ouvrières viennent s’ajouter également à une guerre d’indépendance en Irlande qui donne naissance à l’Irlande du Nord.

 

1936, l'année des trois rois

George V meurt le 20 janvier 1936. Son fils aîné David lui succède sous le nom d’Edward VIII. Ce dernier ressemble en tout point à son grand-père. Frivole, fêtard et aimant particulièrement la compagnie de la gente féminine, il n’a pourtant pas le charisme et le caractère diplomate du père de l’Entente cordiale. Edward VIII a toujours adoré sa popularité et les avantages de sa position, mais a toujours renié ses obligations.

Edward VIII a la fâcheuse habitude de tomber amoureux de femmes mariées. C’est donc au bras d’une Américaine bientôt doublement divorcée et de confession protestante que la presse internationale l’affiche une fois monté sur le trône. Wallis Simpson ne correspondait en rien aux attentes des Britanniques quant à une éventuelle reine-consort. Le roi veut pourtant l’épouser. La famille royale et le gouvernement lui donne alors le choix : Wallis ou la couronne. Ce sera Wallis. Après seulement quelques mois de règne, Edward VIII abdique le 11 décembre. Son frère cadet Albert lui succède en prenant le nom de George VI pour marquer sa volonté de perpétuer la vision monarchique de son père.

Alors que la Seconde guerre mondiale éclate en 1939, George VI et sa famille incarnent la résistance britannique à l’ennemi nazi. Avec Churchill, George VI forme un duo de choc totalement préparé à combattre. George VI est également le premier chef du Commonwealth, une organisation intergouvernementale héritière de l’empire britannique. Le roi a cependant une santé fragile. Le tabagisme et l’angoisse pendant la période de guerre ont eu raison de sa vie. Il rend son dernier souffle en 1952 et laisse son trône à sa jeune fille de 25 ans Elizabeth.

 

1952, le règne elizabethain

A l’instar de l’ère victorienne, Elizabeth II ouvre une nouvelle période pour l’Angleterre. Sous son règne, la décolonisation va son plein mais la plupart de ces anciennes colonies adhèrent au Commonwealth qui monte en puissance. Dès le début de son règne, Elizabeth II doit faire face à des crises, des crises politiques d’abord avec celle du canal de Suez en 1956, et des crises personnelles avec le mariage de sa sœur cadette Margaret. En plus de cela, l’Irlande du Nord se révolte contre le Royaume-Uni. Une longue guerre anglo-irlandaise de 30 ans débute en 1968 face à l’IRA.

Néanmoins, le Royaume-Uni entre dans l’Union européenne en 1973. Six ans plus tard, Margaret Thatcher fait son entrée à Downing Street. La première femme Premier Ministre de Grande-Bretagne a un caractère de fer. Elle impose une politique économique brutale pour redresser le pays et part en guerre pour récupérer les Malouines. Une crise sociale et économique s’ouvre mais n’écorne pas la popularité de la reine.

Les années 1990 sont terribles pour la reine. En 1992, elle vit son Annus Horribilis avec la mise à bas des mariages de trois de ses enfants et l’incendie du château de Windsor qui entraîne une crise de popularité de la famille royale. Sa relation avec la princesse de Galles se détériore jusqu’au décès de celle-ci en 1997. Là encore, une nouvelle crise écorne l’image de la souveraine jugée trop froide.

La reine a su tirer des leçons de l’épisode Diana. Elle modernise la famille royale pour la faire entrer de pleins pieds dans le XXIe siècle. La popularité des Windsor est à son paroxysme lorsque le prince William épouse Kate Middleton, une roturière, en 2011. Ensemble, ils ont trois enfants qui permettent à la monarchie d’envisager un avenir radieux. En 2018, c’est au tour du prince Harry de sa marier avec une actrice américaine divorcée Meghan Markle. Ils ont un petit garçon avant de finalement renoncer à leurs obligations et fuir aux Etats-Unis en 2020.

Mais avant cela, le Royaume-Uni doit faire face à plusieurs attentats islamistes notamment en 2005. De plus, le sentiment indépendantiste écossais augmente, au point qu’un référendum soit organisé en 2014. L’année suivante, Elizabeth II décroche le record de longévité pour un souverain britannique. Elle devient ainsi le symbole vivant de toute une époque et de toute une nation. Mais en 2020, elle doit affronter deux nouvelles crises. La première est la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne qui divise profondément le pays. La seconde est l’apparition du pandémie mortelle du nom de Covid-19 qui devient visiblement la troisième guerre que le monde doit affronter.